En 1877, un grand oncle, François Rapine, lègue Mirabel (la bâtisse et les terres) à mon arrière grand-père, Jean Louis Léorat, après l’avoir lui même hérité de son père. Depuis, elle se transmet de génération en génération jusqu’à aujourd’hui, la sixième génération à vivre et exploiter les lieux.
Mais l’histoire de la bâtisse est plus vieille que celle de notre famille… Elle a des origines dans les guerres de religion et daterait de 1629. Une famille de nobles, les d’Audemard, aurait fui le village voisin de Toulaud. Mirabel serait la ferme de ce château et a donc toujours eu des origines agricoles (certes un peu sanglantes…). Pour la petite anecdote : ils auraient fui de leur demeure détruite jusqu’à la maison grâce à un souterrain…. Nous avons la clé mais toujours pas trouvé l’entrée.
Comment je sais tout ça ? Grâce aux histoires orales mais surtout grâce à ce fameux aïeul, Jean, qui a pris le temps de consigner cela dans un livre…
Ses activités
La bâtisse de Mirabel, ou plutôt le petit hameau, est une ferme aux activités multiples. L’architecture des lieux témoigne aussi de l’histoire du domaine avec une partie habitation et des bâtiments agricoles qui deviennent, tour à tour, étable, écurie, grange, logement… Les cultures exploitées sont un mélange de cultures vivrières, céréales à fourrage mais aussi d’autres plus particulières et notamment la sériciculture.
Il s’agit de l’élevage de vers à soie, très fréquent en Ardèche au XIX ème siècle. Une culture qui demande de la place et apporte un complément de revenu non négligeable aux agriculteurs. La cave, l’actuel bâtiment où la vinification est réalisée a d’ailleurs été construite pour cela. On imagine donc des petits vers à la place des cuves actuelles (alors, c’était toujours mieux avant ou pas ?)
Après la guerre de 1914-1918, il y a eu une période faste des fruitiers : jusqu’à 12 hectares de pêchers (ou 24 les témoignages diffèrent…). La cave était à l’époque une salle d’emballage des fruits. Puis, les conditions économiques et climatiques se sont chargées des transitions. Mon père en a fait un mix d’autres cultures arboricoles et céréalières et de grand jeu avec le labyrinthe végétal !
Son histoire récente
Vous l’aurez compris, le domaine n’était pas principalement viticole à la base. Cependant, il y a toujours eu de la vigne sur les terres, un moyen d’être plus résilient et autonome. Le vin servait à la consommation personnelle (ça n’a pas changé) et de rémunération pour les ouvriers du domaine (ça si). Plus tard, mon grand-père portait ses récoltes de raisin à la coopérative de Tain. Depuis 2014, Rémi récolte et vinifie sur place les différentes cuvées.
En 2023, il y a également les projets de rénovation d’anciens bâtiments pour partager ce beau patrimoine.
En effet, depuis quelques décennies, l’activité agricole ne permet plus d’entretenir l’ensemble des bâtiments. Alors on a retroussé nos manches pour rénover cet héritage familial et lui rendre ses lettres de noblesse (on ne demande pas de titre pour autant). Une aventure familiale riche et intense !